Laurent Gbagbo

Depuis la proclamation des résultats du 2ème tour de l’élection présidentielle ivoirienne, tenue le 28 novembre 2010 dernier et qui donne Alassane Ouattara comme vainqueur avec un plus de 54% des suffrages, le peuple ivoirien est pris en otage par un mauvais perdant qui se présente comme un despote des temps modernes, en l’occurrence, Laurent Gbagbo. Le résultat des urnes est en effet sans appel. Même s’il y avait fraude, comme le laisse croire le camp Gbagbo,

dans certaines provinces du Nord favorables à Ouattara, il ne pourrait pas y avoir un renversement de situation qui donnerait Laurent Gbagbo vainqueur avec 51% des suffrages exprimés. C’est donc à une véritable usurpation de pouvoir validée par un Conseil constitutionnel soumis et aux ordres, qu’on assiste depuis que M. Gbagbo s’est autoproclamé président réélu. On comprend mieux maintenant les raisons qui poussaient Laurent Gbagbo à refuser d’organiser des élections depuis 5 ans. M. Gbagbo voulait attendre que toutes les conditions favorables à sa réélection soient réunies, mais il s’est lourdement trompé de calcul politicien. C’est pourquoi le résultat des urnes sonne comme un coup de tonnerre pour lui. Il ne pouvait, en aucune manière, imaginer perdre une élection présidentielle face à son opposant de toujours, Alassane Ouattara. De plus, tout cela est conforté par ce que disait avec raison le journaliste français, Antoine Glaser, grand spécialiste de l’Afrique et rédacteur en chef de La Lettre du Continent : « Laurent Gbagbo ne peut pas accepter perdre devant Alassane Ouattara et lui donner l’opportunité de finir et d’inaugurer les grands projets qu’il a entamés à Yamoussoukro depuis quelques années ».
Ce honteux et humiliant comportement de Gbagbo devant le monde entier est quand même dommage pour quelqu’un qui s’est battu pendant plusieurs années face un très puissant Houphouette Boigny pour l’instauration du multipartisme et de la démocratie en Côte d’Ivoire. Cela montre que le combat qu’il a mené au cours des années 80 et qui lui a valu la prison et l’exil en France n’était pas un combat idéologique ou de conviction, mais plutôt un combat d’intérêt personnel et pour le pouvoir. Cependant, le peuple ivoirien ne doit pas céder à ce populisme archaïque et complètement démagogique que mènent Laurent Gbagbo et ses fayots en jouant la carte du nationalisme et d’un pseudo néocolonialisme occidental. Il ne s’agit ni de l’un, ni de l’autre, mais du respect de la volonté de la population ivoirienne qui a choisi de manière claire et nette M. Ouattara pour diriger son pays. En portant son choix sur Alassane Ouattara, le peuple ivoirien dément de belle manière tous ceux qui l’accusaient de raciste et de xénophobe.
La communauté internationale, en particulier l’Union Africaine, doit rester ferme et exigeante face aux velléités dictatoriales de M. Gbagbo. Aucune option ne doit être exclue pour déloger Laurent Gbagbo du palais présidentiel de la Côte d’Ivoire, car il ne sert à rien de vouloir négocier avec quelqu’un qui foule au pied les principes les plus élémentaires de la démocratie. En effet, les scènes d’expédition punitive et de tuerie qu’une partie de l’armée ivoirienne, inconditionnelle de Gbagbo a commises le mercredi 15 décembre passé contre des manifestants pro Ouattara sont inacceptables et doivent être punies avec la plus grande fermeté. Les ivoiriens ont assez souffert et ne méritent pas ce traitement inhumain et bestial que les militaires de Laurent Gbagbo les ont faits subir lors de la manifestation du mercredi dernier. La Cour pénale internationale doit prendre toutes ses responsabilités et diligenter une enquête approfondie afin de faire la lumière sur ces crimes des hommes de Gbagbo. Le premier responsable de cette barbarie est Laurent Gbagbo qui, malgré une défaite cuisante devant son rival s’accroche au pouvoir comme une araignée.
Il faut enfin en appeler au sens des responsabilités de l’armée ivoirienne qui doit respecter le choix de son peuple, mettre en avant son patriotisme et l’intérêt national et ne pas tomber à la souricière d’un groupuscule, en l’occurrence Gbagbo et son microcosme, dont l’ambition est de conserver des privilèges purement personnels.