revue maghrébine de l'information

Co-auteur: Mor DIEYE et Djibril DIAKHATE enseignants à l’EBAD.

L’accès à l’information, qu’elle soit administrative ou
sociale, est devenu de nos jours une demande citoyenne très forte. Sa
démocratisation pourrait mesurer le niveau d’une bonne gouvernance.
Dans les pays en développement et particulièrement au Sénégal, la
gestion et la conservation du patrimoine de l’état civil physique
constituent une problématique très sérieuse aussi bien d’un point de vue
logistique que financier, voire politique. Les techniques du numérique
offrent maintenant des moyens sûrs de préservation de l’état civil par la
dématérialisation et la gestion logicielle des documents numériques. À
travers l’exemple de la ville de Dakar, cet article essaie de poser la
conservation numérique des faits de l’état civil comme élément
déterminant de mesure dans la qualification des « Smart city ».

Abstract : Nowadays, access to administrative and social
information has become a very strong citizen demand. Its
democratization could measure the level of good governance. In
developing countries, and particularly in Senegal, the conservation of
physical heritage assets is a very serious issue from a logistical, financial
and even political point of view. Digital technologies now offer secure
means of preserving civil status through dematerialization and software
management of digital documents. Through the example of the city of
Dakar, this article tries to present the digital preservation civil status as
determining element of measurement in the qualification of the « Smart
city ».


La controverse définitionnelle autour du concept de « smart city »
traduit, certes, des approches et une compréhension différentes selon la
signification que l’on se fait du mot « smart » (Cocchia, 2014) mais rend
encore plus évident, l’intérêt que représentent les TIC pour les territoires.
Les appellations « ville intelligente » « ville numérique », etc., renvoient
toutes à un opportunisme : mettre le numérique au service des
populations en milieu urbain (Galoul, 2015). La ville ainsi apparaît
comme le contexte sociotechnique privilégié de l’émergence des TIC. En
l’espace d’une vingtaine d’années, ces dernières ont, en effet, acquis une
place éminente dans l’ensemble des enjeux qui portent sur le
développement économique, la modernisation de la gouvernance
territoriale etc. (Eveno and Guibbert, 2016). Les titres de « smart city »
dont s’affublent certaines grandes villes européennes, américaines, et
même africaines, sans aucune lisibilité sur les critères qui ont prévalu à
cette « auto proclamation », ne dénotent pas de l’absence d’un cadre de
référence (Albino et al., 2015). Selon Le modèle développé par Giffinger,
une ville intelligente peut se mesurer à l’intégration de la technologie aux
aspects liés à la compétitivité économique, au capital humain, à la
gouvernance, à la mobilité, à l’environnement, à l’amélioration de la
qualité de vie des citoyens. (Giffinger et al., 2007). L’accès à
l’information peut se trouver ainsi au coeur des dispositifs des villes
intelligentes, si l’on considère son importance notamment dans la
gouvernance. Dans le contexte des villes africaines à la démographie
galopante et son corolaire en termes de problèmes sociaux, convoquer les
« smart cities » comme une solution peut sembler provoquant dans une
certaine mesure. Et pourtant, garantir un accès équitable à l’information
administrative, est au début et à la fin à tout projet d’amélioration de la
gouvernance des territoires. La municipalité, en l’occurrence, par les
actes d’état civil, est « le lieu naturel de l’exercice de la citoyenneté »
(Noiriel, 1993). Elle accompagne la vie des citoyens. Par les écritures,
elle atteste les naissances, les mariages et les décès. Il est facile de
constater que l’acquittement des communes sénégalaises de leurs devoirs
est plus que problématique, dans la mesure où les conditions de gestion……

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