Le Président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas est plus que jamais déterminé à soumettre ce vendredi 23 septembre 2011 à l’Organisation des Nations Unies son projet de reconnaissance de la Palestine comme Etat membre des Nations Unies. Cette proposition du chef de l’Autorité palestinienne a suscité un lever de boucliers international de tous les lobbys juifs du monde entier. En effet, si toutefois cette reconnaissance de la Palestine comme Etat membre de l’ONU est validée par l’Assemblée générale qui sera tenue ce vendredi, cela présentera un vrai danger pour l’Etat d’Israël qui, un jour, pourrait être traduit par la Palestine devant la Cour pénale internationale (CPI) pour tous ses odieux crimes qu’il a commis sur le peuple palestinien depuis plus de 40 ans. C’est pourquoi l’Etat hébreu a actionné depuis quelques jours tous ses moyens de pression sur certains gouvernements des Etats occidentaux où les communautés juives représentent un poids économique et électoral important. Parmi ces gouvernements celui des USA se présente comme le gouvernement le plus docile, qui n’hésite pas à fouler au pied tous ses principes républicains et des droits de l’homme et se dégonfler complètement en rase campagne.


En opposant son véto à la reconnaissance par l’ONU de la Palestine comme Etat membre des Nations Unies, les Etats Unis d’Amérique condamnent le peuple palestinien à demeurer un peuple colonisé, opprimé et privent ainsi ses enfants de tout espoir de vivre un jour dans un Etat libre et indépendant ce qui, à mon avis, est un droit naturel et élémentaire pour tout peuple en ce 21ème siècle. En refusant au peuple palestinien le droit d’intégrer l’ONU, le gouvernement américain est disqualifié à jamais à jouer, dans le futur, quelque rôle que ce soit pour ramener la paix entre peuples palestinien et israélien. On ne peut pas en effet être juge et partie et par ce honteux choix des autorités américaines d’être du côté d’Israël, celles-ci montrent leur partialité, même si tout le monde sait depuis le début de ce conflit vers quel côté des deux parties penche le coeur du gouvernement américain.
En faisant appel directement à l’ONU, Mahmoud Abbas joue sa dernière carte, car tout a été mis sur la table par trouver une solution au conflit israélo-palestinien, mais l’Etat d’Israël a toujours torpillé toute solution qui va dans le sens de la création d’un Etat palestinien. Cependant, les israéliens doivent se résoudre à comprendre qu’ils ne pourront jamais espérer un retour de la paix dans cette belle région du monde sans la naissance d’Etat palestinien libre et indépendant.
Pour un rappel historique, il faut savoir que le conflit israélo-palestinien est maintenant vieux de plus de 40 ans depuis la déclaration « des frontières de 1967 » dont le gouvernement israélien ne veut pas entendre parler, car le respect de ces frontières supprime presque toutes les colonies israéliennes qui occupent la quasi-totalité de la Cisjordanie. Pour les négociations menées par la Communauté internationale, il faut rappeler qu’elles débutent véritablement avec les « Accords d’Oslo » en 1993 qui prônent une autonomie palestinienne temporaire sur 5 ans, en passant par les « Accord de Jéricho-Gaza » en 1994 qui investissent la nouvelle Autorité nationale palestinienne de pouvoirs limités jusqu’aux « Accord de Taba » signé à Washington en septembre 1995 qui prévoient les premières élections du Conseil Législatif Palestinien et impliquent un découpage négocié des territoires palestiniens en zones où les contrôles israélien et palestinien s’appliquent de façon différente.
Toutes ces négociations n’ont jamais rien donné en raison d’une indulgence incompréhensible de la communauté internationale à l’égard de l’Etat israélien qui n’a jamais cessé de durcir ses positions d’occupation illégale et injuste de la Cisjordanie et une bonne partie de la bande de Gaza.
Dès lors, en raison des calculs purement politiques, le Président Barack Obama, dont l’élection à la tête des USA a suscité tant d’espoirs dans le monde arabo-musulman a trahi tous les objectifs de son fameux discours intitulé « Un nouveau départ », qu’il avait prononcé le 4 juin 2009 à l’université du Caire en Egypte. Le Président Obama est aujourd’hui pris dans un dilemme qui l’oblige, soit à tourner le dos à ses principes, à ses convictions idéologiques (car tous ceux qui connaissent son parcours sont d’accords que Barack Obama est très sensible à la cause palestinienne) et à la Palestine en opposant le véto américain à la reconnaissance d’un Etat palestinien comme membre des Nations Unies, soit en permettant la reconnaissance de la Palestine par l’ONU comme Etat membre et ainsi mettre en jeu sa carrière politique avec le risque de perdre le soutien de tous les lobbys juifs, notamment AIPAC, etc. lors de la prochaine élection présidentielle des USA de 2012 et être battu par les Républicains.
La proposition intermédiaire du Président français, Nicolas Sarkozy qui consiste à reconnaître la Palestine comme « Etat membre observateur » de l’ONU est en effet démagogique, mais elle a quand même le mérite d’être faite par quelqu’un dont ne peut pas attendre mieux quand on sait les bonnes relations que le Président français entretient avec les autorités israéliennes.
Il appartient maintenant à tous les pays et à toutes les bonnes volontés qui soutiennent la cause palestinienne d’user de tous moyens diplomatiques et pacifiques pour permettre la reconnaissance de la Palestine comme Etat membre des Nations Unies et la création d’un Etat palestinien libre et indépendant qui vivra en paix au côté d’un Etat israélien. Cette pression pour la cause du peuple palestinien doit aussi aboutir à la cessation totale de la colonisation cruelle et inhumaine d’Israël qui maintient les populations de la bande de Gaza dans une prison à ciel ouvert. Il faudra enfin rappeler que la seule colonisation qui existe en ce 21ème siècle est celle d’Israël sur la Cisjordanie et la bande de Gaza.